Manou, le chanteur du groupe, nous reçoit chez lui à Rezé. Elmer Food Beat c’était le tout premier concert de rock de Nathalie : elle avait 13 ans, son père chantait à tue-tête “Danielalala…lalalala …lalalala” et ça dansait dans les gradins ! Nathalie s’installe dans la cuisine et sort ses pinceaux, impatiente de le croquer… Quant à moi j’ai toujours leurs tubes dans l’oreille, mais Elmer sur scène je n’ai jamais vu et compte bien me rattraper. Je m’assois face à Manou et je dégaine mon micro. L’interview peut commencer :
Pendant le premier confinement Manou et sa famille applaudissent les soignants tous les soirs à 20h00, comme des millions de Français. Toute la rue est dehors, on se met à discuter, certains sortent leurs sièges, un verre de Muscadet ou de rosé à la main. L’ambiance est plutôt festive, et puis tout le monde se dit que l’épidémie sera bientôt de l’histoire ancienne…
Le Covid est-il compatible avec le rock’n’roll ? Les protocoles envisagés imposent de jouer dans des salles à mi-jauge, avec un public assis et masqué, sans boisson ni restauration…
Les artistes et techniciens, surtout les petits et moyens comme Elmer Food Beat, ont beaucoup à perdre avec l’arrêt des concerts. Ça fait maintenant longtemps que les ventes de disques ne font plus vivre. Depuis une dizaine d’années tous les revenus sont liés aux concerts y compris les droits voisins, SACEM, vente de disques, merchandising… sans activité live tous les revenus baissent.